Chers amis du Club Alfasport,
je veux vous faire mes meilleurs vœux pour les fêtes qui s'approchent avec quelque réflexion au sujet d'une passion que vous tous vous connaissez bien: le collectionnisme d'auto.
J'ai lu sur une revue du secteur que les amateurs des voitures d'époque sont en train d'augmenter considérablement et ceci ne peut qu'être un événement positif. Personnellement j'estime que la voiture historique représente une forme de culture et que le vrai collectionnisme est une expression d'intelligence parce que préserver une voiture c'est comme préserver l'histoire dans le temps.
En 1909, Filippo Tommaso Marinetti écrivait: "Nous affirmons que la magnificence du monde s'est enrichie d'une nouvelle beauté: la beauté de la vitesse. Une auto de course avec son capot orné de gros tuyaux tels que serpents à l'haleine explosive…une rugissante automobile qui semble courir sur la mitraille est plus belle que la victoire de Samothrace* ...".
Cette phrase reflète ce que semble ressentir un nombre de plus en plus grand d'automobilistes: un enthousiasme irrationnel pour tout ce qui est mécanique, bruyant, non filtré.
La monotonie du design automobile moderne ranime le désir des voitures d'époque et ce n'est pas seulement une question de formes opulentes. Avec l'électronique de plus en plus présente sur les voitures modernes, l'automobiliste se trouve à ne plus dompter les chevaux, mais à gérer bit et byte. C'est ainsi que plus elle augmente la responsabilité déléguée aux innombrables dispositifs électroniques, d'autant plus elle diminue l'importance du conducteur qui est de plus en plus loin de sa voiture. Voilà pourquoi conduire une voiture d'époque a quelque chose d'aventureux et d'immédiat en même temps. Pour la plus part des propriétaires des voitures d'époque, l'automobile représente plus un objet d'agrement plutôt qu'un investissement de capital. En effet pour eux ça n'a pas d'importance que le precieu bijou les transporte de façon efficace d'une part à l'autre, mais on peut dire que pour eux, comme pour les Bouddhistes, le vrai but c'est la voie.
Et presque toujours cette voie est hérissée d'obstacles: ils sont serrés dans d'étroits habitacles, avec les pieds rôtis par les tuyaux de décharge placés sous la plate-forme en tôle, et ils manœuvrent essoufflés des grands volants en bois.
Huile brûlé, tôles grinçantes, cuir froissé, mais ça en vaut la peine. Sans parler, entre autre, des milliers d'heures de travail que ces chef-d'œuvres demandent. Pour les maintenir en bon état il faut avoir plus de patience et de tolérance par rapport aux voitures modernes, souvent même un engagement budgétaire plus consistant et, surtout une certaine capacité de souffrir.
Il y a celui qui se passionne à la mécanique et, donc, il aime garder une voiture en bon état et originale dans chaque détail. Il y a aussi celui qui aime le sport et qui souhaite courir avec une voiture dont les limites techniques permettent une conduite vraiment amusante, même à une vitesse raisonnable, surtout si comparée aux limites posées par les voitures d'aujourd'hui.
La passion pour la marque s'exerce, de plus, même par les recherches historiques. Voilà que donc on commence à collectionner dépliants et revues qui parlent du modèle préféré, et on rassemble des petits modèles et des livres. Tout ceci est important, autant important que posséder une voiture.
Un jour un ami "Alfiste" me montra avec orgueil ses ongles sales de noir et il me dit: "Celui qui aime sa propre voiture il en prend soin de ses mains". Cet attachement émotif est très beau et même contagieux.
Celui qui tombe victime de cette passion doit se résigner parce que les voitures d'époque sont une maladie dont on ne peut plus guérir, figurez-vous quand il s'agit de l'Alfa Romeo!

Joyeux Noël et tous mes meilleurs vœux pour un très heureux nouvel an!